EP Militaire: Assier - La Salle Durbans

Pré Ambule:
Mes remerciements a
l'association Memoire & Patrimoine de Livernon (Textes / photos / cartes)
Temoignages de Mr Ardailhon Mirandon & Mr Bouyssou
A mon oncle, qui m'a aidé dans mes recherches.


Des le début de la guerre en Septembre 1939,
l'armée française a décidé d’établir un dépôt de munitions a la Salle Durbans (Dans le Lot, a coté d'Assier)
Les critères retenus étaient les suivant :
Une zone tres peu habitée
Une route importante
Une voie ferrée assez proche
Un terrain plat et peu coûteux.

Les travaux ont commencé fin 1939,
300 espagnols de l'armée républicaine venant d'un camp des Pyrénées Atlantique, fut cantonnés au Boyme prés de Livernon en Mars 1939.
Le Boyme n’était pas un camp de concentration, mais un camp de travailleurs.
Une centaine construisait une voie étroite, 'Type Decauville', allant de la gare d'Assier a la Salle Durbans.
Cette voie métrique allait le plus droit possible, a travers bois et champs, en suivant les terrains les plus plats.
Sa plate-forme était construite avec les pierres du Causse qui se trouvaient sur place.
Les plus grosses pierres formaient le mur de soutènement et les petite, qui pouvaient être cassées, servant de ballast.
Ci dessous le tracé (Document de l'association Memoire et Patrimoine de Livernon)
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Montage avec photos IGN
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Les autres dans le camp, construisaient aussi les voies parallèles pour desservir des rangées de baraquements devant abriter les munitions.
Une centaine de soldats logeant dans plusieurs bâtiments de la ferme voisine assuraient la protection du dépôt de munitions, et une vingtaine de soldats campaient sous des tentes de type marabout au nord et au sud, a l’extérieur du camp, pour servir quatre mitrailleuses anti-aériennes.
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Suite . . .

Donc la suite,

Aussi, une section de 20 a 25 tirailleurs annamites, encadrés d'un lieutenant et d'un sergent parlant leur langue étaient basés a Boudoulou, prés de Livernon.
Ils étaient préposés a la manipulation et au stockage des munitions au fur et a mesure de leur arrivée.
Ces fameuses munitions étaient du gaz ypérite, le célèbre gaz moutarde de la guerre 14/18.
Les soldats, les annamites et les espagnols étaient équipés de masques a gaz.
Pour les civils habitant, ou côtoyant les lieux, l'armée n'avait rien prévu.
A noter que les munitions arrivaient aussi par camions, et pas wagonnets depuis la gare d'Assier.

Vestiges au Mas de Peyrié
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L'association en découverte patrimoine (2009)
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Zoom sur un morceau de voie (Mr Bouyssou a gauche, et mon oncle) 2015-12-30
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@ suivre . . .

A la signature de l'armistice, tout a été arrêté.
Seule la voie ferrée allant d'Assier a La Salle Durbans était terminée. Dans le camp, la clôture n’était qu'a moitié faite.
Les quelques baraquements abritant l’ypérite n'avaient que le toit. Les espagnoles sont rapidement repartis pour leur camp d'origine a l'exception de certains restés pour aider les agriculteurs du coin.

Reste de ballast dans les bois.
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Les soldats aussi ont été rapidement démobilisés
Ils ont été remplacés par des gardiens civils jusqu'à l'abandon définitif du camp. Le démentelement du camp a débuté en 1941.
Des camions sont venus chercher les caisses contenant l’ypérite et les hangars on été vendus.

Vers 1960, Une équipe de dynamiteurs a creusé un trou d'environ trois mètres de profondeur pour y enterrer les engins dit 'fuyards'.
On peut encore voir un petit monticule couvert de végétation arbustive dans la partie sud du camp a 100m environ de la route de d'Espédaillac.

Le monticule. (2015-12-30)
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Mon Oncle, continu a récolter des témoignages, avant que les mémoires se perdent.
Pour l'instant pas d'illustration, de photos de l'époque.
L'association a entrepris une démarche vers l'armée depuis deux ans,
pour consulter des archives, mais sans succés pour l'instant.

@+

Bonjour,

Génial, ce témoignage !
Merci de nous le faire partager !

merci pour ce morceau d'histoire...

jb@+

Les vestiges de voie sont en voie de 60 et non métrique à vue d'oeil

Bonjour Patrick

Pourrait-on avoir le tracé GPS de ce chemin de fer ?
Comme je vais assez souvent dans le Lot, je pourrais aller voir...

Un lien: Télécharger - Espédaillac
www.espedaillac.fr/app/.../Bulletin+municipal+15-juin+2015.pdf

En fait tapez dans Google: camp salle durbans - Assier

Merci je ne connaissais pas cet EP.

Bonjour à tous,

Merci pour ce témoignage.
Je travaille depuis longtemps sur l’histoire de la guerre chimique ; je connaissais ce dépôt mais votre témoignage ainsi que les photos amènent un nouvel éclairage. Je n’imaginais pas, par exemple, que son emplacement et son histoire soit encore connus.

Je vous apporte quelques précisions :

Le dépôt permit le stockage de munitions exclusivement chimiques, chargées à partir de 1938 jusqu’en 1940. Initialement, ces munitions devaient être stockées dans un entrepôt spécial ou était regroupé toutes les munitions chimiques du territoire (la Ferté Hauterive); mais le risque de bombardement avec l’arrivé du conflit nécessita de créer de nombreux dépôts annexes dans la région, comme celui de Durbans par Assier.
En juin 1940, au moment de l’Armistice, il contenait 581.000 grenades d’aviation chargées en Ypérite (210 tonnes) et près de 10.000 engins Z5, chargés en Adamsite, un puissant irritant respiratoire (210 tonnes également).
Les grenades furent récupérées en avril 1941 pour être détruites en étant noyées devant Toulon, les engins Z5 ont été récupérés par les Allemands.

11000 grenades, représentant 100 caisses de deux chargeurs présentaient des fuites et ont été enfouies sur place, comme quelques engins Z5.

Vous pouvez consulter l’histoire de ces dépôts et de la guerre chimique en générale sur la page suivante :

http://guerredesgaz.fr/these/chap13/chap13.htm

Bien cordialement.

Excellent reportage sur cette voie étroite méconnue.