18 au 20 Septembre 2015, promenade entre Aveyron et Lozère.

Bonsoir à tous,

Annoncé de longue date, le week-end des 19 et 20 Septembre voyait la circulation des « Bleus d’Auvergne » de l’AP2800 sur la Translozérienne.
Après avoir préparé l’intendance du voyage dans le courant de la semaine (trouver une voiture de location à Mende, par exemple, relève de l’exploit…), vendredi dernier, je partais dès 10h45 de Bordeaux direction Toulouse, dans un premier temps,  puis Rodez (terminus du voyage ferroviaire).
A l’arrivée à 17h00 sur place, direction le guichet de la gare pour récupérer la voiture réservée chez le loueur : le moins loin du point de chute final de Mende (110 kilomètres tout de même !) et l’un des rares faciles d’accès dans le secteur.

Cap sur le premier bivouac prévu dans mon circuit : Séverac-le-Château. Rien ne presse pour s’y rendre et, fidèle à mes habitudes, je m’arrête à Bertholène pour arpenter les rues du village et monter jusqu’aux ruines du Château dont les premières traces remontent au XIIème Siècle. A proximité immédiate du Château, se dresse une église du  XIXème Siècle. Cette église a pour particularité d’avoir été aménagée dans… les anciennes écuries du château !
Après cette digression fort agréable, il est temps de se rapprocher du point d’étape pour récupérer les clefs de la chambre d’hôtel et flâner un peu dans les rues séveragaises.
Avec le ciel chargé et l’éclairage public, il est possible de réaliser quelques clichés intéressants de l’Eglise Ste Jeanne d’Arc (érigée au début du XXème Siècle, dans le quartier alors florissant animé par la gare de la Compagnie du Midi) et du Château (XIIème Siècle).

Samedi 19 Septembre, le sommeil réparateur et un rapide petit-déjeuner permettent d’être d’attaque afin de monter vers Altès et le Col de Lagarde pour tirer le portrait du TER Béziers – St Chély. Le ciel est chargé et, en montant, les premières gouttes de bruine marquent le pare-brise. Le vent est également de la partie et, sans dégager le ciel, permet de récupérer un minimum de lumière pour photographier et filmer la Z-7300 à 09h13.

S’en suit alors une longue attente jusqu’au passage de l’Aubrac à 12h12 à Tarnesque. Entre temps, le vent aidant, je décide de me diriger vers St-Saturnin-de-Lenne afin de me promener un peu dans le bourg.
Outre l’église du XIème Siècle, les vestiges des anciens économats sont toujours présents sur la place jouxtant l’église, ce qui donne un cachet typique à cette bourgade. Quitte à avoir fait le déplacement, autant joindre l’utile à l’agréable en faisant une halte à la boulangerie locale pour en repartir avec une généreuse part de fouace qui accompagnera les pauses de la journée.

L’heure tournant, retour sur Tarnesque pour préparer le cadrage de l’Aubrac en croisant les doigts pour voir l’UM de X-73500 « Rhône-Alpes » : faute de matériel plus classique, au moins la livrée est originale et agréable…
Outre la veste qui ne me quitte pas depuis le matin, le k-way est également de la partie pour abriter le bonhomme et le sac à dos contenant le matériel photo. Malgré une ou deux courtes averses, le vent chasse peu à peu les nuages et les premiers rayons du soleil illuminent brièvement le paysage, bordé sur les différents reliefs qui le délimitent par de lourds nuages mollement accrochés aux arbres.
12H12, l’Aubrac passe : j’ai de la chance, je profite des autorails Rhône-Alpes. Le retour de l’automotrice St Chély – Béziers n’étant qu’une petite demi-heure plus tard, je change de cadrage mais pas de site ; Je fais alors face aux Monts de l’Aubrac et du Gévaudan, eux aussi auréolés de lourds nuages.
12H45, la Z-7300 remonte sans peine vers le Col de Lagarde avant de se laisser glisser tranquillement vers Séverac.

C’est maintenant que les choses sérieuses commencent. Prochain mouvement visé, le Spécial Langogne – Mende en X-2800 à photographier du côté de Belvezet vers 16h.
C’est donc reparti pour environ 100 kilomètres de route à travers la Lozère dont une partie du voyage qui m’est totalement inconnue. Jusque Mende, pas de souci, la route est agréable. Ensuite, direction Le Bleymard pour se rapprocher de Belvezet. Rassuré de trouver la destination de Belvezet dès la première grosse intersection rencontrée, je relâche mon attention et loupe le deuxième carrefour situé juste après. J’en suis quitte pour une longue et difficile descente en lacets perpétuels jusqu’à arriver au village d’Altier… Il est 15h, je commence à m’inquiéter, le 2800 passe à Belvezet dans une heure.
Pour une fois mes neurones se connectent efficacement : je fais le rapprochement quasi instantanément entre le village travers et le bien connu viaduc de l’Altier. Bon sang mais c’est bien sûr, je suis allé trop loin et côtoie donc maintenant quelque part dans ce secteur la ligne des Cévennes… !!!
Demi-tour avec les moyens du bord sur cette route vraiment peu accommodante et, en repassant à Altier, j’intercepte une habitante qui me précise la bonne direction à partir du Bleymard… ça n’est pas gagné cette affaire… !!!
Retour au Bleymard ou je trouve, comme indiqué, la direction du Col du Goulet. Là encore, route sympathique que je préfère gravir en voiture plutôt qu’en vélo, le col étant à 1450 mètres…
J’arrive à Belvezet à 15h55 pour un passage à 16h05. Je n’ai pas trop le temps de réfléchir et choisi le cadrage en urgence. Une fois les appareils réglés, je m’aperçois que je rate, à quelques centaines de mètres près, un magnifique panorama en rampe et en courbes/contre-courbes. Tant pis, je me contente de mon PN non gardé…
5 minutes plus tard, au débouché de la courbe la sonorité et la silhouette du 2800 se dévoile suivie par une Xr-6000 et par le deuxième 2800 de l’association, qui a donc sorti le « grand jeu ».

Je prends les photos et savoure le spectacle de ces autorails avançant à tour de roue dans les immensités du Causse de Montbel. C’est beau, ça fume, ça fait du bruit…

La pause thé est bien méritée accompagnée de fouace, naturellement. C’est que, sur ce plateau à 1200 mètres d’altitude, outre un petit vent franc, il ne fait guère que 10 degrés !!!
Une fois ce petit moment de réconfort passé, retour en direction de Mende, toujours par le Col du Goulet et Le Bleymard.
Au passage, arrêt au Tournel pour admirer les ruines d’un château féodal du XIIIème Siècle perché sur son point d’observation. Particularité du site, la RD 901 traverse de part en part, grâce à un tunnel de base, l’éperon rocheux dominé par le château.
Puis arrêt à St Julien du Tournel dont les quelques maisons, accolées à une église romane du XIIIème Siècle, émergent de l’abondante végétation environnante.
A l’arrivée à Mende, comme la veille au soir à Séverac, je récupère la chambre d’hôtel réservée quelques jours plus tôt afin de prendre une douche et de me changer avant de me sustenter rapidement et de flâner en ville pour y réaliser quelques prises de vue nocturnes : Cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat du XIVème Siècle, Tour des Pénitents, vestige des anciens remparts du XIIème Siècle. Ces pérégrinations m’amènent naturellement à la gare où j’entre en contact avec la collègue assurant la fonction d’agent circulation en ce début de soirée. D’un abord fort aimable, j’ai droit à une illumination en grande pompe des quais de la gare afin de pouvoir immortaliser les X-2800 arrivés au premier quai et un AGC arrivé de Nîmes en début d’après-midi.
Il est 21h, je retourne à l’hôtel afin de me reposer ; demain il faut encore se lever assez tôt.
Dimanche 20 Septembre, 08h, la chambre est réglée, les sacs sont dans la voiture. Direction le Pont Notre-Dame du XIIIème Siècle dont l’environnement immédiat a bénéficié d’une mise en qualité dont peuvent être fiers les mendois.

Il est désormais temps de regagner la voiture pour rallier à nouveau le plateau de Belvezet afin d’y photographier l’AGC Mende – Nîmes qui assure le premier mouvement dominical de la ligne. Le train part à 08h44, j’ai 20 minutes d’avance sur lui sachant qu’il ne sera pas avant 09h30 à Belvezet. Ayant parcouru la route hier, je pars donc plus sereinement et prends le temps de choisir un cadrage avec courbe et contre-courbe dominant une belle vue sur le Causse de Montbel.
A 09h31 précises, l’autorail serpente devant mes yeux sous un ciel encore chargé mais où percent déjà de larges éclaircies.
Puis, direction Mirandol en remontant jusqu’au Col du Goulet avant de basculer vers le versant est de la Montagne du Goulet.
10h30, la voiture est garée en dessous du viaduc de Mirandol et je remonte la route jusqu’à trouver un point de vue qui me plaise sur un éperon rocheux côté Chasseradès.
Le soleil sort alors franchement, ça fait du bien et le spectacle qui s’offre à mes yeux avec ce viaduc enserré entre deux galeries pare-congères dominé par la montagne du Goulet vaut le coup d’œil. Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à 11h15 où le spectacle atteint son paroxysme grâce aux 2800, à leur silhouette et à leur sonorité si caractéristique. Je ne suis plus seul, à ce moment-là : quelques autres photographes ont surgi quelques minutes avant l’arrivée des autorails dans ce cadre qui vaut vraiment le détour.

Il est désormais 11h30, je suis prêt à reprendre la route direction Rodez que je dois atteindre avant 14h30 pour pouvoir reprendre mon train. C’est reparti pour le trajet inverse : Col du Goulet, Le Bleymard, Mende, Chanac, Séverac (où je pense à refaire l’appoint de gazole sur l’aire de l’autoroute pour rendre la voiture dans la même configuration qu’au départ), Bertholène et Rodez.
Etant à 13h50 en approche de Rodez, je m’arrête quelques instants dans une courbe bien éclairée où trône un TIV fixe 50 non répété pour photographier l’ X-73500 qui quitte au même moment Rodez (à 15 kilomètres de là) pour desservir Séverac et Millau.
Une fois le 73500 dans la boite, il est temps de regagner la gare de Rodez, de faire le tour du véhicule pour s’assurer de ne rien y avoir oublié, de remettre les clefs au guichet de la gare et, 10 minutes avant le départ, de prendre place à bord de l’AGC qui me ramènera jusqu’à Toulouse avant qu’un Téoz ne me permette de regagner Bordeaux vers 20h.

Encore un week-end mémorable où le plaisir des paysages et des contrées traversées se trouve agrémenté de la joie de voir et d’entendre nos bons vieux bleus d’Auvergne… Merci à l’AP2800 pour leur travail envers ce matériel emblématique des dessertes rurales de la deuxième moitié du XXème Siècle.

Vous trouverez ci-dessous un petit montage vidéo retraçant les moments de cette balade.


Amitiés, Jérôme Pagès.

Superbe !!!!!!!!!!!!!!
Merci !!

C'est si rare de prendre la peine d'écrire! Un reportage dont on sent le vécu!

Bonsoir,

Merci à vous deux pour vos appréciations. Content que cela vous plaise malgré les quelques défauts de la vidéo, dont le vent, très présent ce WE...

Amitiés, Jérôme.

Salut Jérôme.

Merci pour cet instant de lecture,et bien sur pour ta vidéo.
Superbe région,quand aux 2800.....les meilleurs.....

P.

merci pour ce moment de vie (ferroviaire et culturelle)

Très belle vidéo. Merci.

SF

Bonsoir,

Mes prédécesseurs ont tout dit, mais texte et vidéo se complètent si bien que j'ajoute aussi toutes mes félicitations pour ce bon moment offert à lire et à visionner.

Merci Jérome, franchement !

Bonsoir,

Merci à tous pour vos commentaires bienveillants . Sincèrement.

Amitiés, Jérôme.

Retour aux sources pour les 2800! Les voir grimper, fumant, dans les pentes du causse sur de la voie DC, que du bonheur!

Salut
Encore une fois ton compte rendu est très bien fait et tu nous fais partager ses instants comme si nous y étions. ..
Et encore une fois les noms dont tu parles me parle lors d'anciennes escapades (le nom d'Altier me parle aussi,c'est le village d'origine d'un de mes grands pères qui durant la guerre avait servi de"bouclier humain"sur le fameux viaduc de l'Altier...)

Tes excursions sont aussi très bien préparées à l'avance si je pouvais faire de même. ..


Et enfin merci pour la vidéo avec le chant des MGO sur le viaduc de Mirandol...

A très bientôt pour te lire à nouveau j'espère
PO